Au fur et à mesure que le temps passait, les chercheurs ont trouvé des médicaments qui peuvent soulager le polyarthrite rhumatoïde.
Sommaire
Les antipaludéens
Ils étaient utilisés depuis longtemps contre la paludisme lorsqu’on s’aperçut qu’ils pouvaient également agir sur la polyarthrite rhumatoïde.
Il faut en prendre de petites doses, progressivement croissantes.
Les effets, d’ailleurs inconstants et modérés, ne sont positifs que dans des polyarthrite rhumatoïde récente et peu sévères.
En outre, ces médicaments peuvent être toxiques pour l’oeil.
Un examen des yeux est donc à prévoir tous les 6 mois.
Les sels d’or
Ils sont utilisés depuis plus de 40 ans et, demeurent pour la plupart des rhumatologues le meilleur traitement de fond de la polyarthrite.
Certains les tiennent même pour le seul qui soit réellement efficace.
Chose étonnante, on ignore encore presque tout sur la façon dont ils agissent.
C’est un peu comme l’Aspirine !
Les sels d’or sont utilisés sous forme d’injections intramusculaire faites à intervalles réguliers.
Mais, comme cela est souvent le cas pour les traitements efficaces, des accidents sont toujours possibles :
- éruptions, démangeaisons, atteinte des muqueuses, notamment de la bouche
- atteinte des globules, notamment des globules blancs
- atteinte rénale
C’est pourquoi une recherche d’albumine dans les urines est nécessaire avant chaque injection.
Ces différents ennuis expliquent qu’un malade sous traitement par les sels d’or doivent être très régulièrement surveillé par le médecin et soumis aux analyses qui lui sont demandées.
Cela dit, l’or reste une arme de premier plan à utiliser dès que possible, et avec tout l’acharnement nécessaire.
En raison du délai qu’il demande avant d’agir, ce traitement requiert du malade de la patience et une confiance particulièrement solide en son médecin.
Les immuno-dépresseurs
Un des soucis constants des rhumatologues est de trouver des médicaments susceptibles de remplacer la cortisone.
Pourquoi un tel traitement ?
A cause de l’existence de perturbations immunologiques (système antigène, anticorps) dans les polyarthrites et dans certains autres rhumatismes inflammatoires.
Comment agit-il ?
En fait, on l’ignore.
On pense que les immuno-dépresseurs agissent en supprimant les réponses immunologiques à des agents provocateurs étrangers, les antigènes, comme c’est le cas, par exemple dans la lutte contre les phénomènes de rejet des greffes de rein ou du coeur.
De plus il est probable que ces médicaments ont également une action anti-inflammatoire.
Les résultats
Ce traitement est maintenant utilisé depuis plus de 15 ans.
Son efficacité est certaine, bien que les résultats soient longs à se manifester.
Il peut être efficace seul, ou tout au moins permettre de réduire notablement les doses de cortisone.
Dans l’ensemble, plus de 50 % de succès sont obtenus.
Les dangers de ce traitement
- risque d’atteinte de la moelle ; la numération des globules sanguins doit être répétée
- risque d’infection par des microbes : septicémie ; ou par des virus : zona parfois sévère
- risque d’atteinte du foie et du tube digestif
- risque d’éruptions cutanées
- risque de malformations congénitales ; ce traitement est donc interdit aux femmes susceptibles d’avoir un enfant, à moins qu’elle soient sous pilule
Ce traitement doit être exclusivement réservé à des cas particulièrement graves.
Les dangers d’un tel traitement permettent de comprendre qu’il faille le réserver à des polyarthrite rhumatoïde très sévères, incontrôlables par les moyens habituels, ou lorsque la cortisone est de son côté formellement contre-indiquée.
A l’inverse, il est à écarter chaque fois que les autres moyens d’intervention donnent des résultats suffisants, ainsi que chez les sujets jeunes.
Au début du traitement, il est plus sage d’hospitaliser le malade pendant quelque temps.
La D. Pénicillamine
Là encore, ce médicament n’est indiqué que dans les polyarthrite rhumatoïde sévères.
L’intolérance est fréquente et plus d’un tiers des malades doivent arrêter le traitement après quelques jours ou quelques mois d’utilisation en raison de troubles digestifs, cutanés, ou d’atteinte des globules.
Les résultats sont longs à obtenir et il faut souvent attendre plusieurs mois.
Comme pour les immuno-dépresseurs, ce traitement nécessite une surveillance médicale très régulière et des examens répétés pour dépister à temps l’apparition d’une complication.
Un curieux médicament
On a remarqué qu’un produit utilisé pour lutter contre les ascaris (qui sont des parasites intestinaux), le Levamisole pouvait agir sur la polyarthrite.
Les travaux en cours à l’hôpital semblent encourageants.
Mais il est encore trop tôt pour savoir si ce traitement est réellement efficace et bien supporté.