Nombreux sont ceux qui se plaignent de douleurs articulaires bien que leurs articulations aient un aspect normal, une mobilité normale et qu’elles soient également normales à la radio.
Sommaire
Du côté du malade
Des douleurs « partout »
Plusieurs articulations sont douloureuses.
Parfois, il s’y ajoute des douleurs de muscles.
Ces rhumatisants ont « mal partout ».
Des douleurs qui « voyagent »
Si elles siègent « partout », les douleurs ne sont pas partout en même temps.
Elles se baladent.
Elles passent d’une articulation à l’autre.
Ce caractère est dans l’esprit de beaucoup de malades, une sorte de signature du rhumatisme.
Des douleurs en fonction du temps
Ces sujets sont très sensibles à l’influence de la météorologie : changement de temps, orage, humidité.
S’il est évident que ces conditions réveillent les douleurs, de ceux qui ont déjà des rhumatismes, il ne semble pourtant pas possible qu’elles soient en mesure de créer de toutes pièces un rhumatisme.
Des articulations qui craquent
Ces douleurs s’accompagnent parfois de craquements que les malades considèrent souvent comme un symptôme inquiétant de rhumatisme.
Pourtant, il n’y a là rien de bien grave.
Presque toujours les articulations qui craquent sont en fait tout à fait normales.
Il ne s’agit pas d’un signe de rhumatisme.
Du côté du médecin
Un danger
Considérer d’emblée ces troubles comme « nerveux’ et se borner à prescrire un calmant ou à parler de consultation chez un psychiatre ou avec plus de prudence chez un neurologue.
Le premier soin du médecin, quand il est consulté pour des douleurs articulaires de ce type, est de s’assurer que derrière ces douleurs d’allure bénigne ne se cache pas un véritable rhumatisme débutant et sournois.
Une préoccupation
Il doit distinguer les fausses et les vraies douleurs diffuses.
Les fausses douleurs diffuses
Bien des malades déclarent souffrir de partout, alors qu’en fait, leurs douleurs sont relativement localisées.
Il peut s’agir tout simplement du fait qu’ils s’expriment mal : beaucoup d’immigrés notamment souffrent de ce barrage linguistique.
D’autres (en fait, ce sont souvent les mêmes) craignent obscurément qu’une petite douleur localisée ne leur ouvre pas assez largement les portes de l’attention médicale ou celle de la Sécurité sociale.
D’autres encore ont entendu leur mère, leur tante ou une voisine se plaindre ainsi « du rhumatisme » et stéréotypent ce langage.
D’autre enfin, expriment de la sorte maladroitement et en raccourci qu’ils ont souffert de divers maux variables au fil des ans, mais en fait de façon successive, ou bien qu’ils souffrent de plusieurs foyers douloureux à la fois : un genou, les 2 épaules, la colonne vertébrale, par exemple.
Les vraies douleurs diffuses
il ne s’agit peut-être pas de douleurs véritablement diffusées à l’ensemble du corps, mais du moins très étendues, par exemple, à la colonne vertébrale et aux 4 membres.
Il peut s’agir de maladie réelles : polyarthrite à début aigu, douleurs musculaires d’origine virale (grippe, hépatite…), de maladies infectieuses ou encore de quelques autres affections dont la liste serait trop longue à établir.
Lorsque le médecin n’a rien trouvé
Il faut le reconnaître, dans bien des cas, malgré tous les examens, rien d’anormal n’a pu être décelé.
Il y a lors, pour le médecin, risque de lassitude ou d’agressivité, ou au contraire de compassion.
Quelle que soit la nature de ses sentiments, il doit s’efforcer de n’en rien laisser paraître.
Dans un tel cas, le critère du succès réside uniquement dans la qualité du rapport médecin-malade.
La confiance peut naître d’une conversation douce, prolongée et surtout attentive.
L’intérêt manifesté par le médecin doit être exactement le même que pour un « vrai » rhumatisme.
Ce n’est qu’après que le malade s’est rhabillé et à nouveau assis en face du médecin que commence le véritable dialogue.
C’est aussi à ce moment-là que le médecin a des chances de découvrir, à travers le récit de son malade, l’origine de ses maux.
S’assurer que la crainte du malade n’est pas fondée, écouter, rassurer, tels sont les devoirs du médecin.
Il ne peut, certes, pas donner à son malade les éléments du bonheur, mais il peut en le prenant pas la main l’aider à passer ce cap difficile.