Les progrès réalisés dans le traitement des rhumatismes n’ont pas pour autant fait abandonner les cures thermales.
Depuis 3000 ans que le thermalisme a ses adeptes il demeure toujours bien vivant.
La France n’est pourtant pas et de loin le pays de pointe des cures thermales, malgré quelque 2000 sources d’eau minérale…
Sommaire
- Qu’est-ce qu’une cure thermale ?
- Propriétés des eaux
- Quelle est l’action des eaux sur les rhumatismes ?
- Qui peut tirer bénéfice d’une cure ?
- Ceux qui ne doivent pas aller en cure
- Incidents des cures
- Comment préparer la cure ?
- Les conditions d’une bonne cure
- Les résultats
- Le choix de la station
- Les formalités administratives
Qu’est-ce qu’une cure thermale ?
C’est une thérapeutique fondée sur les propriétés des eaux de source, et dispensée dans un établissement thermal, c’est-à-dire un lieu spécialisé et privilégié par son site et son climat.
Propriétés des eaux
Les eaux de source agissent grâce aux propriétés chimiques des éléments qu’elles contiennent.
Il y a ainsi des sources sulfurées, chlorurées et sodiques…
Les sels minéraux contenus dans l’eau proviennent d’une dissolution des roches.
L’action des eaux dépend également de ses propriétés physiques, chaleur, radio-activité, teneur en certains ions.
La composition particulière de chaque source est particulièrement indiquée pour telle ou telle forme de rhumatisme et c’est au médecin qu’il appartient de diriger le malade vers la station la mieux adaptée à son cas.
Quelle est l’action des eaux sur les rhumatismes ?
- la cure exerce une action sédative, calmante et parfois aussi anti-inflammatoire
- elle améliore la souplesse des articulations par les massages sous l’eau et la mobilisation en piscine ; cet aspect de la cure s’est beaucoup développé au cours de ces dernières années
- elle a une action sur l’état général grâce au climat, à l’environnement et sur l’état psychologique grâce à l’éloignement du cadre habituel de vie ; c’est là une occasion privilégiée d’apprendre certaines règles d’hygiène bien utiles pour l’avenir
Tout cela fait de la station thermale, un véritable centre de santé.
Qui peut tirer bénéfice d’une cure ?
Ceux qui souffrent d’arthrose
Qu’il s’agisse d’arthrose vertébrale, d’arthrose des membres ou d’une arthrose diffuse étendue à l’ensemble des articulations, la cure est particulièrement précieuse pour ceux qui tolèrent mal les médicaments.
De même, lorsqu’une rééducation à sec est impossible parce que trop douloureuse, les exercices en piscine, plus doux et mieux dosés, permettent parfois de débloquer la situation.
Les rhumatismes inflammatoires
Dans ce cas, les indications doivent être beaucoup plus nuancées.
Les polyarthrites peuvent partir en cure à condition que la maladie ne soit pas en poussée douloureuse.
Dans ce cas, il y a risque d’aggravation.
Il en est de même pour tous les autres rhumatismes inflammatoires où la cure thermale n’est indiquée que lors des périodes d’accalmie.
Les rhumatismes autour des articulations
En ce qui concerne les rhumatismes situés autour des articulations (périarthrites, tendinites…); la cure est indiquée en cas d’échec du traitement médical ou si les récidives sont trop fréquentes.
A la suite d’un accident
Les suites d’accidents sont une excellente indication : fractures consolidant mal ou trop lentement, raideurs articulaires après après plâtre ou longue immobilisation, décalcification, suite d’interventions chirurgicales…
Les nombre actuel des accidents de la route pourrait suffire à remplir toutes les stations !
Ceux qui ne doivent pas aller en cure
Il existe des contre-indications du traitement thermal que doivent connaître à la fois médecins et malades :
- les unes permanentes : hypertension artérielle importante :
- hypertension artérielle importante
- insuffisance coronarieene
- infarctus du myocarde
- insuffisance cardiaque
- grands vieillards
- sujets en mauvais état général
- les autres passagères :
- phlébites
- maladies de la peau
- grossesse
- poussées douloureuses du rhumatisme
Incidents des cures
Malgré toutes les précautions, la cure est parfois mal supportée.
Pendant le séjour, certains sujets sont très fatigués, souffrent davantage et son même obligés de s’aliter pendant quelques jour.
Il peut arriver que vers le huitième jour, le malade soit atteint de ce que l’on appelle « une crise thermale » qui se traduit par de la fatigue et un peu de fièvre.
De même, il arrive parfois que quelques semaines après la cure, il y ait une brusque aggravation du rhumatisme.
Mais la cure n’est qu’un « relais », c’est-à-dire que le médecin traitant doit la préparer en essayant de mettre le malade en bonne condition pour la subir.
Il doit transmettre au médecin thermaliste des renseignements précis sur l’état du malade.
A la fin de la cure, celui-ci doit en retour tenir au courant le médecin traitant des traitements subis et des réactions qu’il a observées.
La cure thermale est ainsi un des chaînons du traitement d’ensemble.
Comment préparer la cure ?
La cure décidée et acceptée, la date retenue, le futur curiste ne doit pas l’attendre passivement.
Il doit s’y préparer physiquement et psychologiquement.
En effet, une cure, entreprise par des gens épuisés physiquement et nerveusement, a toutes les chances d’être mal supportée.
Bien des médecins thermalistes imposent 2 ou 3 jours de repos avant la thérapeutique active.
Autant de perdu : ce temps de repos devrait précéder la cure et le malade arriver dans une forme suffisante pour pouvoir commencer tout de suite un traitement effectif.
Préparation psychologique aussi : rien de bien ne se fait si l’on n’y croit pas vraiment.
Comme pour tout traitement, il est nécessaire que le malade soit persuadé de sa nécessité et des bonnes chances d’amélioration qu’il peut en retirer.
Sur un mode plus pratique, il faut rappeler qu’il est souhaitable de prendre contact avant la cure, avec le médecin thermaliste, afin qu’il n’y ait pas de « temps mort » à l’arrivée, et que les 21 jours puissent être utilisés à plein.
Les conditions d’une bonne cure
Le malade rompt avec sa vie normale, il quitte la vie active, la ville, son bruit et sa pollution.
Il se met entre les mains d’un médecin très spécialisé qui entretient avec lui des relations privilégiées.
La cure doit se dérouler dans un climat favorable, et par là, on n’entend pas seulement les conditions géographies et atmosphériques, mais aussi la disposition psychologique du malade : qu’à l’action des eaux, s’ajoutent le repos, la détente, le changement des activités physiques et intellectuelles.
Que le patient s’évade, s’arrache à ses soucis habituels, à sa trépidation ou à sa sédentarité coutumières…
Mais la cure et son repos ne remplacent pas les vacances.
Elle comporte des fatigues et il este donc recommandé, après la cure, de se reposer quelque temps à la campagne plutôt qu’à la mer ou à la montagne.
Les résultats
Si la cure n’est pas une panacée, il faut reconnaître qu’elle permet souvent d’obtenir un soulagement appréciable et parfois assez durable.
Il ne faut pas en attendre de résultat immédiat mais être patient.
De nombreux malades affirment que plusieurs mois après leur cure, ils souffrent moins et peuvent ainsi diminuer le nombre de leurs médicaments.
Si tel est le cas, il apparaît légitime de conseiller au malade un nouveau séjour dans la même station l’année suivante.
Si, par contre, la première cure a été mal supportée ou inefficace, il est inutile d’insister.
Le choix de la station
Il faut choisir la station la mieux adaptée en fonction des propriétés de ses eaux.
- eaux sulfurée calciques : Aix-les-bains, Gréoux, Uriage ou sodiques : Amélie-les-bains, Ax-les-thermes, Barèges, Luchon, etc.
- eau chlorurées et sodiques : Bourbon-l’archambault, Bourbon-lancy, Bourbonne-les-bains
- boues naturelles : Dax, Barbotan, Balaruc, Saint-amand-les-eaux,etc.
Les formalités administratives
Vous avez droit à la prise en charge de la cure par la Sécurité sociale.
La demande doit être formulée avant le 1 er avril (quand la cure est effectuée dans une station saisonnière) sur l’imprimé « demande de cure ».
S’il s’agit d’une station ouverte toute l’année, la demande doit être adressée 3 mois à l’avance.
Le service de contrôle de la Sécurité sociale apprécie la nécessité de la cure.
Si la prestation est acceptée, le malade reçoit la réponse de la caisse dans le mois qui suit.
S’il n’y a pas de réponse, c’est que la prise en charge est refusée.
On peut alors recourir à une expertise.
Un médecin expert est désigné en accord avec la Sécurité sociale et le médecin traitant.
La décision de l’expert est sans appel.
Si la cure est accordée, les soins sont en partie remboursés :
- honoraires médicaux d’après le barème de la Sécurité sociale
- soins de l’établissement thermal : 70 % des frais sur la base de tarifs forfaitaires fixés chaque année
- pour les malades qui ont de faibles revenus : allocation de voyage et hébergement