Un des maux de plus répandus, l’arthrose, représente 60 à 70 % de l’ensemble des rhumatismes.
Elle est 2 fois plus fréquente que les maladies cardiaques, 7 fois plus que le cancer.
Sommaire
Qu’est-ce que l’arthrose ?
Il n’est pas très aisé de répondre à cette question.
Il s’agit d’une maladie bien mystérieuse que l’on a tendance à comparer à une usure ou à un vieillissement prématuré de l’articulation.
Avec l’âge, nous présentons souvent des lésions du cartilage.
Après 40 ou 50 ans, il n’y a plus guère de genou, de hanche, ou de gros orteil qui soient intacts.
Quand le cartilage est normal ( régulier, lisse, poli, brillant), le glissement des 2 extrémités osseuses l’une sur l’autre se fait facilement et sans bruit.
Quand il s’use, il devient plus ou moins rugueux, se craquelle et s’amincit, ce qui provoque un certain frottement lors des mouvements et occasionne une gêne.
L’arthrose est une sorte de rouille articulaire.
Les arthrosiques ont d’ailleurs souvent, au réveil, la sensation que leurs articulations sont comme rouillées et il leur faut faire quelques pas, descendre quelques marches pour que le « dérouillage matinal » les libère.
Autour de l’articulation arthrosique poussent des excroissance osseuses, en forme d’épines de ronces.
Ce sont les ostéophytes, qui sur la colonne vertébrale portent le nom de becs-de-perroquet.
Cette image a connu un grand succès, trop grand même car bien des malades imaginent que leurs douleurs sont dues à la pénétration des ostéophytes dans leur chair, ce qui est parfaitement faux.
La plupart du temps, ils ne sont que des témoins expressifs mais inoffensifs.
Par exemple, il existe des becs-de-perroquet très impressionnants chez des sujets qui ne souffrent absolument pas.
En effet, bien des gens ont de l’arthrose sans le savoir.
Arthrose, maladie d’usure, maladie du vieillissement ?
L’usure du cartilage est un des effets quasi obligatoires du vieillissement des articulations comme les rides sont l’effet du vieillissement de la peau.
On ne peut dans ce cas parler de maladie.
L’arthrose est donc autre chose.
Il s’agit ici d’une usure singulière puisqu’elle épaissit les os au lieu de les amincir.
Le vrai problème est de savoir pourquoi chez tel sujet, à tel âge et sur telle articulation plutôt que sur telle autre, l‘usure banale du cartilage vient se compliquer d’arthrose.
Le plus souvent, on l’ignore.
Force est de reconnaître en effet, que si les traitements ont fait pour leur part des progrès remarquables, bien des choses sont encore inexpliquées.
Essayons donc plutôt de savoir ce qui peut la favoriser.
Qu’est-ce qui favorise l’arthrose ?
Les facteurs mécaniques
Le rôle des petits traumatismes répétés est sans doute des moins contestables.
Un traumatismes, c’est un coup, un choc.
Des microtraumatismes, ce sont des petits chocs répétés.
Quand une articulation est perpétuellement exposée à des microtraumatisme ou à des pressions excessives, elle peut à la longue se détériorer et faire de l’arthrose.
Ces microtraumatismes peuvent être liée à certaines activités professionnelles ou sportives : c’est l’arthrose des coudes des ouvriers maniant les perforatrices pneumatiques.
Ceux qui pratiquent certains sports violents responsables de chutes répétées, tels le judo, le parachutisme, sont également des candidats privilégiés à l’arthrose.
Des articulations mal emboîtées
Parfois, l’excès de pression ou de frottement subi par une articulation résulte d’une anomalie de forme, d’une malformation : les surfaces articulaires ne s’adaptent pas correctement l’une à l’autre.
Si l’articulation supporte le poids du corps, comme le genou ou la hanche, ces malformations sont particulièrement graves car elles sont responsables d’une mauvaise répartition des pesées ; les charges supportées sont en porte à faux.
Ainsi s’expliquent les arthroses dites « secondaires » de la hanche, qui apparaissent à l’âge adulte sur des hanches malformées de naissance.
De même pour les genoux.
L’arthrose peut aussi être la conséquence tardive d’une lésion des ligament.
Ainsi les genoux abîmés par une entorse ligamentaire ou par la déchirure d’un ménisque sont plus menacés que d’autres.
Les troubles de la circulation
L’os, comme tous les tissus ne vit que grâce aux éléments nutritifs et à l’oxygène qu’il reçoit du sang.
Quand la circulation s’arrête dans un os, il meurt.
La lésion ainsi créée s’appelle une ostéonécrose.
L’exemple la plus frappant en est donné par les arthroses des hanches et des épaules que font parfois les ouvriers tubistes travaillant en air comprimé dans les caissons.
Privé de sang, l’os situé sous les cartilages se mortifie, se nécrose.
Par la suite, la lésion osseuse se réparera plus ou moins bien, mais de façon toujours imparfaite et les extrémités osseuses déformées seront plus tard le siège d’arthrose.
De même, pour certaines fractures ou luxations qui rompent les vaisseaux nourriciers des os.
A un moindre degré, il est possible que ceux qui sont affligés d’une mauvaise circulation soient plus exposés.
Un mauvais fonctionnement des glandes
L’influence des glandes est probable.
L’arthrose apparaît souvent en effet chez les femmes aux alentours de la ménopause, comme si elle avait été tenue en respect jusque -là par les hormones ovariennes.
Elle apparaît plus tôt lorsque la ménopause est précoce.
On peut se demander si certains traitements hormonaux et par exemple la pilule n’auraient pas un rôle préventif.
Toutefois, si on peut soupçonner fortement le rôle des glandes, il n’a jamais été possible jusqu’à présent d’en prouver l’existence ni d’en préciser la nature.
Le climat
Il est admis que les douleurs de l’arthrose sont favorisées par un climat froid et surtout humide et peut être davantage encore par les changements de temps.
Pourtant, ce rôle n’a jamais été scientifiquement précisé et l’arthrose survient sous tous les climats.
Pour l’instant, on peut seulement reconnaître que le climat influence les douleurs, mais rien ne permet de dire qu’il favorise l’arthrose elle-même.
L’hérédité
Son rôle est évident dans certaines arthroses comme celles qui frappent les articulations des doigts, notamment chez les femmes.
Telle femme dont la mère a vu ses articulations des mains se déformer a plus de chance de voir survenir au même âge des déformations analogues.
Un aveu pénible : l’arthrose garde encore ses secrets
Si l’on excepte les cas où l’arthrose résulte d’une cause mécanique, c’est-à-dire d’une déformation articulaire ou est due à des chocs répétés, on ignore encore pourquoi elle apparaît chez tel sujet plutôt que tel autre.
Le symptôme numéro 1 : la douleur
C’est toujours la douleur qui inquiète le malade et l’amène chez le médecin.
Il s’agit d’une douleur que l’on qualifie de mécanique,c’est-à-dire qu’elle est provoquée par le mouvement, nette à la mise en route, plus déclinante ensuite.
Elle réapparaît chaque fois que le mouvement responsable se reproduit (à chaque pas, par exemple, pour la hanche, à chaque marche d’escalier pour le genou).
Elle augmente avec l’effort et impose parfois l’interruption du mouvement.
Elle est calmée par le repos et donc la nuit.
Par un phénomène réflexe, presque constant, les muscles qui entourent l’articulation se contractent et deviennent eux-mêmes douloureux, ce qui majore considérablement la gêne ressentie.
Tous les malades ne réagissent pas de la même façon aux conséquences de l’arthrose.
La douleur est un phénomène individuel par excellence, ressenti différemment par chacun.
C’est ainsi que la même arthrose provoque chez certains une douleur jugée parfaitement supportable et chez d’autres tout à fait intolérable.