La polyarthrite rhumatoïde livrée à elle-même évolue au fil des années et envahit plus ou moins toutes les articulations.
Cette évolution est chronique, et c’est pourquoi on l’appelait polyarthrite chronique évolutive.
Mais grâce au traitement médical actuel, à la protection des articulations et à la rééducation, on peut modifier notablement cette évolution.
Sommaire
Ce qu’on ne devrait plus voir
On peut voir aujourd’hui encore de malheureuses femmes véritablement réduites à l’état d’infirmes.
Examinons l’une de ces pitoyables victimes, et nous comprendrons pourquoi le rhumatisme est un fléau social.
- les genoux gonflés contrastent avec l’extrême maigreur des cuisses et des jambes ; ils sont ankylosés , un flexion
- les pieds sont bloqués en extension et la malade ne peut les relever ; si la flexion permanente des genoux n’empêchait pas la malade de marcher, l’ankylose des pieds s’en chargerait
- les mains sont fléchies sur les poignets, les doigts sont tordus, disloqués, déviés et fixés dans ces position
- si les coudes sont bloqués en flexion, la malade ne peut plus manger seule
- de même qu’il faut la coiffer quand l’ankylose des épaules l’empêche d’écarter ou de lever les bras
- il faut l’assister dans sa toilette intime et dans ses besoins naturels quand l’ankylose des hanches empêche l’écartement des cuisses
Ces malheureuses infirmes sont-elles au moins à l’abri des douleurs ? Pas même.
Chez quelques-unes, du fait du blocage des articulations, l’inflammation qui a causé ces effrayants ravages s’est éteinte et avec elle la douleur.
Chez d’autres, elle reste active et la douleur est toujours présente.
Une évolution incertaine
Il est très difficile, pour ne pas dire impossible, de prévoir l’avenir de la maladie pour chaque cas particulier.
L’évolution se fait habituellement par poussées, alternant avec des périodes d’accalmie plus ou moins complète.
Sa gravité est très variable d’une malade à l’autre.
Certaines formes sont sévères et difficiles à maîtriser.
Le plus fréquentes cependant, sont les formes de gravité moyenne qui restent jusqu’au bout compatibles avec une vie supportable, ainsi que les formes bénignes qui évoluent peu et restent limitées aux extrémités, aux mains et aux poignets, par exemple.
Un espoir pour toutes les polyarthrites
Il arrive souvent qu’après quelques années d’évolution, la maladie guérisse toute seule laissant derrière elle une gêne plus ou moins grande.
Certaines formes guérissent assez rapidement, en 2, 3 ans, et on n’entend plus jamais parler de rien.
Comme il n’est pas possible de prévoir l’évolution, il s’agit bien d’un espoir plus toutes.
« Ferais-je partie de ces cas heureux ? «
On peut se demander si le destin de la polyarthrite est inscrit dès la naissance ou s’il dépend de facteurs encore ignorés.