L’arthrose des doigts

L’arthrose des doigts se présente sous 3 formes : les nodosités d’Heberden, les nodosités de Bouchard et l’arthrose de la racine du pouce.

Les nodosités d’Heberden

Radiographie des nodosités d'Heberden

Radiographie des nodosités d’Heberden

Quelles sont ces petites boules dures du volume d’un petit pois environ, que l’on voit souvent sur les articulations du bout des doigts ? Ce sont ce qu’on appelle les nodosités d’Heberden.

Symptôme

Elles sont dues à une arthrose des articulations réunissant les deux dernières phalanges et sont provoquées par des excroissances osseuses développées en arrière de l’articulation. Ce sont elles qui, en soulevant la peau, forment la nodosité.

Elles se rencontrent surtout chez la femme, presque toujours après 50 ans, et sont beaucoup plus rares chez l’homme.

L’influence de l’hérédité est évidente : dans bien des familles, les femmes voient les nodosités d’Heberden déformer leur doigts à l’âge même où leur mère ou leur grand-même ont fait la même constatation désagréable. C’est d’ailleurs la seule arthrose où le rôle de l’hérédité soit aussi net.

Les nodosités poussent d’abord sur un ou deux doigts : index et médius par exemple. Au cours des années suivantes, on les voit apparaître sur d’autres doigts et même parfois sur tous les doigts.

Il s’agit d’un rhumatisme disgracieux mais sans gravité. Leur fréquence est très grande : 15% des femmes de plus de 60 ans, 20% des femmes de plus de 70 ans.

Lorsqu’elles apparaissent, ces nodosités grossissent pendant quelques mois, un an, puis reste stationnaires. Souvent, elles n’entraînent aucune gêne de sorte que la plupart des femmes ne jugent pas utile de consulter un médecin.

Quelques-unes, pourtant demandent un avis médical, soit parce que les nodosités entraînent des sensations désagréables : fourmillements, picotements, brûlures, soit parce qu’elles leur semblent,  à juste titre, inesthétiques : c’est un sentiment de coquetterie bien naturel qui les pousse à réclamer un traitement, non pas tant pour faire disparaître les nodosités déjà existantes – elle ne se font guère d’illusions – mais pour empêcher que d’autres n’apparaissent.

Certaines enfin, craignent – bien à tort – que ce rhumatisme « déformant » ne gagne d’autre jointures et ne les rendent un jour infirmes…

A celles qui sont un peu gênées, le médecin peut affirmer qu’en règle générale, les nodosités d’Heberden ne les feront souffrir que peu de temps, tout au plus les premiers mois qui suivent leur apparition.

Une fois mûres, elles cessent de grossir et deviennent indolores. En attendant, l’aspirine ou quelques calmants suffisent à soulager cette gêne.

Traitement

Malheureusement, pas plus qu’il n’existe des médicaments capables de faire disparaître ces nodosités, il n’existe de traitement susceptible d’en empêcher l’apparition.

Quant aux femmes que tourmente la crainte de voir s’installer un véritable rhumatisme déformant, le médecin peut les rassurer pleinement : ces nodosités arthrosiques n’ont absolument rien a voir avec la maladie qu’on appelait autrefois rhumatisme chronique déformant et aujourd’hui la polyarthrite rhumatoïde.

Elles ne seront jamais qu’une petite disgrâce locale et bénigne. De toutes les formes « mineures » du rhumatisme, la nodosité d’Heberden est peut être la moins grave.

Certaines femmes insistent pour qu’on leur enlève ces boules disgracieuses en réséquant les petits bouts d’os qui sont à leur origine.

Il s’agit là d’une intervention uniquement motivée par un souci esthétique, et qu’il faut déconseiller formellement car le risque est disproportionné avec la réalité  de la gêne.

Les nodosités de Bouchard

Nodosités de Bouchard

Nodosités de Bouchard

Il s’agit dans ce cas, d’une déformation analogue mais qui est située au niveau de la partie moyenne des doigts sur l’articulation qui unit la première à la deuxième phalange.

Ces nodosités sont aussi de nature arthrosique mais elles sont plus rares que les nodosités d’Heberden.

Nous conseillons à celles qui en sont affectées d’admettre cette petite disgrâce qui ne sera jamais véritablement gênante.

L’arthrose de la racine du pouce

Arthrose de la racine du pouce

Arthrose de la racine du pouce

On l’appelle encore rhizarthrose (rhiza : racine). Elle siège non pas à la jonction du pouce et de la main mais à la jonction du pouce et du poignet.

Une fois encore, ce sont surtout les femmes qui sont concernées.

Elle souffrent d’une douleur provoquée par les mouvements du pouce : coudre, tricoter, couper avec du ciseaux…

Symptôme

La rhizarthrose est souvent bilatérale ou risque de la devenir avec le temps.

L’arthrose responsable frappe une petite articulation qui unit le premier métarcarpien au petit os du poignet appelé « trapèze ». C’est en ce point que sont ressenties les douleurs, que la pression exagère de même que la mobilisation du pouce. C’est là, aussi, que les radiographies montrent les signes habituels de l’arthrose.

Le plus souvent, la gêne va s’atténuer ou même disparaître au bout de quelques années au prix d’une petite déformation de la base du pouce.

Traitement

En attendant, on peut soulager la douleur par l’Aspirine ou d’autres anti-inflammatoires, et mieux encore par des petites infiltrations locales donnant d’excellents résultats.

Très récemment, des cas particulièrement rebelles et gênants, ont fait l’objet d’une intervention chirurgicale avec mise en place d’une petite prothèse.

Cette chirurgie permet de supprimer les douleurs tout en conservant la mobilité du pouce, ce qui est essentiel. Il est encore un peu tôt pour juger de la qualité réelle de cette petite intervention mais elle semble promise à un avenir brillant.

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