Les goutteux doivent impérativement se mettre au courant des éléments qui déclenchent la crise de goutte afin de pouvoir les éviter.
Une petite consolation
Certains pensent qu’il existe peut-être une corrélation entre le taux d’acide urique et certains traits du caractère : notamment le degré d’intelligence et l’esprit de compétition.
On a constaté, que de nombreux goutteux sont des hommes particulièrement brillants et entreprenants ayant bien réussis leur vie sociale et professionnelle.
On ne se risquera pas à appuyer cette thèse, mais il n’est pas totalement impossible qu’il y ait là un fond de vérité.
La crise de goutte
L’acide urique, lorsqu’il est en excès, précipite ans les articulations : au-delà de 70 milligrammes par litre de sang, on peut dire que la limite de saturation est atteinte.
L’orage est dans l’air.
Un rien peut le déclencher.
Les cristaux d’acide urique vont alors brusquement faire irruption dans l’articulation.
Ils se condensent dans celle-ci comme les cristaux de givre sur les vitres des fenêtres en hiver et vont l’enflammer ; elle devient chaude, rouge, très douloureuse ; tel est le mécanisme de la crise de goutte.
S’il ne se traite pas sérieusement, d’autres crises vont se produire.
D’abord, espacées : 1 ou 2 par an, puis au fil des années, de plus en plus fréquentes.
La goutte va alors changer de visage.
Au lieu de n’atteindre qu’une seule articulation à la fois, c’est-à-dire au début surtout, les orteils (dans 2 cas sur 3, la première crise frappe le gros orteil, le dos du pied, la cheville ou encore le genou), la crise va frapper les mains, les coudes, voire plusieurs articulations en même temps.
Les premières crises étaient courtes et ne duraient que quelques jours.
Les suivantes se prolongent pendant des semaines.
Une sorte de rouille s’installe dans les articulations.
Les cristaux d’acides urique vont s’incruster et ronger le cartilage et l’os.
A force de négligence, la goutte va finir par détruire ces précieux tissus.
Causes déclenchantes
Certains accès de goutte éclatent sans raison.
Cependant, bien des goutteux apprennent à leur dépens le rôle déclenchant de certains facteurs.
Excès alimentaires ou alcooliques surtout.
Parfois, la crise est déclenchée spécialement par un aliment précis, par exemple crustacés ou foie gras, ou par une boisson alcoolisée bien déterminée, d’ailleurs variable pour chacun : porto, bourgogne, champagne, bière.
Ailleurs, la crise éclate à la suite d’une intervention chirurgicale ou d’un petit choc sur l’articulation : chute, faux pas.
Elle est parfois provoquée par la simple irritation d’une chaussure trop étroite.
D’autres fois, la cause déclenchante est un surmenage physique ou intellectuel : émotion, petite infection, grippe banale…
Les crises peuvent éclater sans avertissement mais elles peuvent aussi s’annoncer 2 ou 3 jours à l’avance par des petits troubles : fatigue, irritabilité, picotements dans l’articulation qui sera frappée; plus rarement, troubles digestifs, frissons, crampes…
Autant de petits signes dont les goutteux va bientôt apprendre à connaître la signification.
Bien les connaître est utile car un traitement dès l’apparition des premiers symptômes peut permettre d’empêcher la crise proprement dite.
Les tophus
(Mot latin dérivé du grec « tophos » qui désigne une pierre rugueuse)
Chez les goutteux qui se sont négligés peuvent apparaître des tophus.
Ce sont des sortes de bosses qui se forment sous la peau au voisinage des articulations, sur les orteils et sur les doigts surtout, mais aussi au-devant des genoux et à l’arrière des coudes.
Ils peuvent atteindre parfois la grosseur d’une orange.
Ils apparaissent aussi sur le rebord de l’oreille.
Ce sont de minuscules perles d’acide urique.
Pour un goutteux le fait d’avoir des tophus témoigne d’une augmentation très importante du stock d’acide urique dans son organisme.
S’il persiste à se négliger, les tophus vont augmenter de volume.
A la longue, ils vont devenir très gênants.
Après 20 ans d’évolution spontanée, c’es-à-dire sans traitement, les trois quart des goutteux ont des tophus.
Un tel aboutissement ne devrait plus jamais se voir de nos jours, si le goutteux accepte de se traiter tôt et correctement.
La goutte et le rein
L’acide urique peut aussi former des cristaux dans les reins, organes où l’ambiance est naturellement acide.
Mais l’urine des goutteux est souvent plus acide encore.
L’acide urique qu’elle contient a tendance à précipiter dans les tuyauterie qui conduit l’urine depuis le rein jusqu’à la vessie.
Les cristaux s’agglomèrent pour former des calculs : sortes de cailloux qui risquent d’obstruer temporairement le tuyau.
Il se produit alors une colique réphrétique, crise douloureuse extrêmement violente ressentie dans le dos et dans le ventre.
Dans les cas heureux, le calcul est éliminé dans les urines par les voies naturelles.
Lorsqu’on étudie sa composition chimique, on s’aperçoit qu’il est bien constitué d’acide urique.
Même en l’absence de colique néphrétique, lorsque l’urine est trop riche en acide urique, celui-ci peut former une sorte de sable qui risque à la longue d’encombrer le rein.
Après des années d’évolution sans traitement, peut apparaître une insuffisance rénale, c’set-à-dire que le rein ne peut plus remplir correctement sa fonction et le taux de l’urée dans le sang montre peu à peu.
Il faut donc surveiller au moins une fois par an les fonctions du rein, rechercher de l’albumine dans les urines ainsi qu’une infection urinaire qui peut être silencieuse.