Les coxarthroses primitives et les coxarthroses secondaires sont deux formes distinctes de l’arthrose de la hanche.
Sommaire
Les coxarthroses primitives, c’est-à-dire sans cause décelable
Les coxarthroses primitives représentent près de la moitié des cas. La douleur apparaît entre 40 et 80 ans. Elle est un peu plus fréquente chez la femme.
L’arthrose s’installe sur une hanche qui n’a aucune malformation.
On ignore sa cause. Il n’est pas rare alors que d’autres arthroses coexistent avec elle :
- arthrose des genoux
- arthrose des doigts
- ou arthrose de la colonne vertébrale
Les coxarthroses secondaires à une malformation
1 enfant sur 100 environ présente à la naissance un défaut de la hanche, ou des 2 hanches.
Détectée précocement, cette malformation se traite bien. Mais les chances de succès diminuent assez rapidement et tout retard accroît le risque d’arthrose ultérieure.
Tout est affaire de dépistage
Malheureusement, les malformations de la hanche ne sont pas évidentes chez les nouveau-nés (à cet âge, les radiographies se lisent mal). Elle peuvent passer longtemps inaperçues.
Un enfant peut fort bien sauter, gambader, avec une hanche mal articulée.
Parfois, une fatigue anormale, un commencement de boitillement attirent l’attention, mais bien souvent, la maladie s’installe sournoisement. D’où la généralisation, en France, depuis une quinzaine d’années, des examens systématiques dans les maternités.
L’une des premières précautions prises aujourd’hui par les accoucheurs consiste à vérifier systématiquement les hanches des nouveau-nés.
Il suffit pour cela de s’assurer qu’en mobilisant la hanche, selon certaine technique, il ne se produit pas un ressaut qui signale alors l’emboîtement imparfait de la tête du fémur dans le cotyle.
Cette recherche devrait permettre d’éviter 60 % des 200000 coxarthroses qui, dans notre pays, sont la conséquence de cette malformation.
Lorsque la malformation est décelée, on peut la corriger par le port de certaines attelles ou culottes spéciales.
Les résultats obtenus doivent être contrôlés par des radiographies tous les 6 mois jusqu’à l’âge de 14 ans.
Si l’anatomie de la hanche n’est pas alors complètement corrigée, l’arthrose sera presque inévitable.
Une précaution simple et désormais systématique dans les maternités, consiste à langer les enfants jambes écartées. On assure ainsi un bon emboîtement de la tête du fémur dans le cotyle, cette cavité de l’os iliaque qui le reçoit.
Si autrefois les infirmes de la hanche étaient si nombreux, ce n’est pas parce que les malformations congénitales étaient plus fréquentes, mais à cause d’une désastreuse habitude : celle du langeage dit « serré », le bébé étant étroitement saucissonné, les jambes collées l’une contre l’autre.
Les malformations non traitées ou mal traitées s’aggravent peu à peu.
Lorsque le poids du corps et les efforts exigés par la marche sont supportés par une surface d’articulation insuffisante, une usure prématurée apparaît.
Les frottements sont de plus en plus douloureux et comment en mécanique, ils peuvent aboutir au grippage.
Le malade ignore sa malformation jusqu’au jour où, vers 30 ou 40 ans, parfois plus tôt, il se met à souffrir.
C’est alors que la radiographie permet le diagnostic.
Le plus souvent, il s’agit simplement d’une petite ébauche de luxation de la tête fémorale en dehors du cotyle. On l’appelle une subluxation, la tête fémorale est mal emboîtée.
Parfois, dans les formes les plus sévères, la tête du fémur peut sortir complètement du cotyle et il s’agit alors d’une véritable luxation.
3000 cas de malformation congénitale de la hanche sont décelés chaque année en France. Plus de 80% concernent des femmes.
Quelle est la cause de ces malformations ?
On l’ignore. On a noté qu’elles étaient souvent le fait d’enfants qui se présentaient mal lors de l’accouchement, c’est-à-dire « par le siège ».
On a surtout noté qu’il semblait s’agir d’une affection héréditaire qui servie plus volontiers dans certaines régions, notamment en Bretagne.
Il est fréquent qu’il y ait plusieurs cas de malformations dans une même famille.
L’avenir des coxarthroses
Qu’elle soit secondaire ou primitive, la coxarthrose peut entraîner une infirmité sérieuse.
La rapidité de l’aggravation est très variable d’un cas à l’autre.
Le problème est particulièrement préoccupant si la coxarthrose atteint les deux côtés (55 % des cas), mais même dans les formes les plus graves, l’impotence n’immobilise presque jamais le malade au lit ou dans un fauteuil.
En 15 à 20 ans, l’évolution se fait vers l’enraidissement progressif de l’articulation qui finit par se bloquer dans une mauvaise position. Mais, notamment chez le sujet âgé, il arrive parfois que l’évolution soit extrêmement rapide et détruise complètement l’articulation en 2 ou 3 ans.